Alexandre Le Grand, le macédonien
Un documentaire écrit et réalisé par Bernard George.
« Alexandre le Grand, le Macédonien » se propose de mettre en lumière le grand mythe mondial d’Alexandre le Grand, ses racines méconnues. A travers la multitude de ses représentations et les traces archéologiques, culturelles et artistiques de son royaume qui émergent depuis 30 ans, en Grèce du Nord. Mais aussi et d’une manière tout à fait nouvelle, de lui donner une voix aujourd’hui, un écho contemporain, une incarnation, celle du comédien Jonathan Hostier qui interprète des extraits du texte de Laurent Gaudé « Le tigre bleu de l’Euphrate » pour tenter d’appréhender l’univers d’Alexandre, et les moteurs les plus intimes de son incroyable quête.
Alexandre est celui qui verra la mort de son vivant. Je vais te raconter ce que je fus. Et tu boiras chacun de mes mots.
Laurent Gaudé, « Le Tigre bleu de l’Euphrate »
A PROPOS D’ALEXANDRE LE GRAND, LE MACÉDONIEN
Filmer l’histoire d’Alexandre et de la Macédoine Antique, c’est nécessairement raconter une histoire.
Celle d’Alexandre tient en 13 années de règne mais impossible de la résumer en une heure ! Le récit de son épopée n’est pas l’objectif de ce film. Il s’agit plutôt de l’évoquer à travers la multitude des représentations qui en ont été faites, et de mettre en évidence l’influence qu’elle a eue sur notre culture. Alexandre, pour beaucoup, est celui qui pose les jalons de la démocratie moderne. Et en poussant un peu plus loin le raisonnement, le bâtisseur de l’Union Européenne. Alexandre, père de l’euro, n’est-ce pas aller un peu vite en besogne ?
Ce qui, en tout cas, est évident, c’est qu’Alexandre n’est pas sorti ex nihilo de sa macédoine antique pour aller conquérir le monde. Alexandre est tout d’abord le fils de son Père. Je sais, dis comme cela, c’est une évidence. Mais pour beaucoup de spécialistes de cette époque, le vrai grand homme, c’est justement le père, Philippe II de Macédoine. Celui qui depuis des années avait consolidé le royaume, affermi son autorité sur ses remuants voisins, et minutieusement planifié la conquête. Celui qui aurait dû partir si, par l’un de ces revirements dont l’histoire est truffée, il n’en avait été « empêché ». Définitivement en fait car en assistant aux noces de sa fille, il a été tout simplement assassiné. Charmante cérémonie.
Alexandre, en ce jour sombre, hérite dans le même temps d’un Royaume prestigieux, et d’une ambition démesurée portée par un autre. Mais le costume n’est pas trop grand pour celui qui, depuis l’enfance, a été préparé, formé à l’art du combat tout autant qu’à la joute intellectuelle. Et le jeune homme qui prend la route à 20 ans, pour ne jamais revenir, est un redoutable stratège. Entouré d’une troupe jeune, de guerriers qui, comme lui, ont été programmés, aguerris. Ils se connaissent depuis l’enfance. Ceux-là vont former un cercle indéfectible autour du jeune souverain.
Premier moteur, donc, le père. Classique. Mais insuffisant.
Pour réaliser un grand dessein, il faut un adversaire taillé à sa démesure. Sa « chance », ce sera son meilleur ennemi, Darius, le Perse. Riche, puissant, charismatique et ambitieux. Par deux fois, ils vont se combattre, par deux fois Darius est défait et prend la fuite. Alexandre lui prend tout. Son or, ses hommes, sa compagne. Et même sa mère qu’il va capturer. Et traiter avec le plus grand respect, allant même jusqu’à l’appeler « mère ». Cette relation étrange et fascinante va pousser Alexandre à aller toujours plus loin, toujours plus vite. Lors de leur troisième et dernière rencontre, Alexandre a encore l’avantage. Darius est encerclé. Il va se rendre. Mais ce sont ses propres hommes qui, pensant échapper à la colère du Macédonien, vont livrer un Darius mort aux pieds d’Alexandre. Quelle erreur. Alexandre ivre de rage et de désespoir va les massacrer de sa propre main !
À 32 ans, Alexandre est allé au bout du monde tel qu’il était connu à l’époque. Au bout de lui-même. Il est usé par les batailles, a été blessé à de multiples reprises, il est pris de fièvre. Il va mourir, il le sait.
Et son épopée va s’achever là où commencera le film de Bernard George. À Babylone.
Documentaire de 52 mn
Écrit et réalisé par Bernard George.
Une production Les Films du Tambour de Soie, Arte France, ERT (Radio Télévision Grecque) et Minimal Films.
Avec le soutien du CNC et du programme Media.
BERNARD GEORGE
Né le 9 septembre 1960 à Arles, dans une famille de l’image, Bernard George fait ses premiers pas dans le cinéma documentaire à l’occasion de son service militaire effectué à l’Etablissement Cinématographique et Photographique des Armées.
Il y réalise son premier documentaire historique Verdun Année 1916. Le film sera primé et diffusé aux Etats-Unis.
Par la suite, et depuis 1987 il enchaîne la réalisation de nombreux documentaires historiques pour la télévision, comme la récente série Les Combattants de l’Ombre consacrée à la résistance française et diffusée sur Arte.
Bernard George a réalisé : Daniel Cordier, la résistance comme un roman (2010, 75 mn), L’affaire Kravchenko, la guerre froide à Paris (2009, 52 mn), B comme Babylone (2008, 52 mn), Les dessous de la féminité (2008, 52 mn), Faits-divers, enquête sur la mécanique du pire (2006, 60 mn)